
Rita
Durant mon enfance, il y avait toujours eu des chiens, mais je n’en avais pas adopté un depuis mon départ de chez mes parents.
J’en voulais vraiment un, mais mon horaire de travail posait problème. Comment est-ce que je pourrais m’occuper d’un chien avec mes heures au boulot?
Il faut dire que les choses avaient changé sur le plan carrière. Tout était plus stable. L’horaire était plus routinier. Mon emploi était plus solide. Et je partageais mon logement avec un coloc qui pourrait m’aider en cas de journées difficiles à gérer.
J’étais aussi très solitaire. Ça marchait bien avec Stéphane .On était des amis proches. Après quatre ans, j’espérais encore que quelque chose de plus se matérialise, mais je ne pourrais pas attendre indéfiniment.
Je ne voulais pas chercher un autre gars. Ça ne m’intéressait pas. Ce que j’avais avec Stéphane me suffisait. Mais il me fallait un vrai compagnon de tous les jours. C’était le temps d’adopter un chien.
Je me suis mis à passer à travers les annonces en ligne. Je ne voulais pas un chien de race, mais plutôt un animal auquel je pourrais me lier et faire un avec lui. Les sites internet de refuges et d’hébergement pour chiens abandonnés sont vite devenus les plus populaires sur mon ordinateur.
Un bon jour, alors que j’étais étendu sur la pelouse au parc Allan Gardens et que je regardais les chiens du quartier qui se promenaient ou jouaient, j’ai trouvé une annonce pour Rita. Elle était un chien de rue du Costa Rica, un clébard comme tant d’autres, comme les 57 soupes Heinz. C’est l’organisme Save our Scruff qui l’avait emmenée au Canada. Ce chien-là m’interpellait.
Je savais que je venais de trouver mon chien à moi. C’était elle. Son profil, c’était moi de A à Z. On serait des âmes sœurs tous les deux.
J’ai donc commencé le processus d’adoption.
Tout le monde était embarqué. Stéphane m’avait écrit une belle lettre de référence pour m’aider à obtenir son adoption.
Et puis un faux départ au moment d’arriver à la maison … quand elle s’est enfuie avant même d’entrer chez moi. J’étais catastrophé. Heureusement, les agents du Toronto Animal Services ont pu la retrouver saine et sauve.
L’organisme de sauvetage l’a reprise, mais ils étaient toujours prêts à me laisser l’adopter. Elle est arrivée chez moi pour vrai deux ou trois jours plus tard.
C’est une chienne très anxieuse. Elle n’est pas très bonne avec les gens. Et elle ne partage pas bien son espace. Mais, une fois familiarisée, elle peut t’aimer à mort.
Cette adoption a été un assez long processus pour Stéphane. Il aimait les chiens. Ou au moins l’idée d’avoir un chien. Mais il avait eu de mauvaises expériences avec eux quand il était enfant, ce qui lui avait marqué.
Quand il a rencontré Rita pour la première fois, quelques jours plus tard, … elle s’est mise à grogner et grincer des dents, ce qui n’était pas accueillant du tout. Ça n’aidait pas du tout.
Mais ce chien-là était différent. C’était mon chien. Stéphane n’a pas laissé cette première rencontre l’arrêter dans ses efforts pour établir une relation. Même si les grognements et les grincements de dents n’étaient pas rassurants, il n’allait pas arrêter d’essayer.
Avec le temps, il est arrivé à mieux comprendre Rita. Et elle également a fait des pas vers lui. Et ils sont tombés en amour l’un avec l’autre, ce qui a changé pour toujours la relation entre Stéphane et les chiens …
et les liens entre nous deux.